mercredi 1 août 2018

Un polar dans la valise

Je ne lis pas trop de polar (c'est un euphémisme, je n'en lis pas du tout). J'ai voulu corriger cette lacune pour en chroniquer un, tout de même, dans le journal Le Petit Vendômois, et je n'ai pas été déçue! 

Voici ma chronique de cet été : 





Le 6 juin 1960, à l’Hôtel du Grand Cerf de Reugny, petit village des Ardennes, l’actrice allemande Rosa Gulingen est retrouvée morte, noyée dans sa baignoire. La police conclut à une mort accidentelle et classe l’affaire. Mais quarante ans plus tard, un producteur grand admirateur de la star oubliée du cinéma, persuadé qu’elle a été assassinée, envoie le journaliste Nicolas Tèque sur les lieux pour reprendre l’enquête. Au même moment, des meurtres sont commis à Reugny. Un douanier décapité ouvre le bal, suivi par la disparition d’une jeune fille, puis un autre assassinat… L’inspecteur Vertigo Kulbertus, à quinze jours de la retraite, est envoyé sur place pour enquêter.

L’entremêlement du passé et du présent, des enquêtes menées parallèlement par Vertigo Kulbertus et Nicolas Tèque, des destins et des secrets des personnages sont habilement orchestrés tout au long de ce polar haletant. 

L’humour noir est délicieux, grâce au personnage phénoménal de Vertigo, obèse gargantuesque, engloutissant des tonnes de frites et de cervelas et des litres de bière à longueur de journée. Cynique, vulgaire, répugnant et charismatique à la fois, il offense les suspects, les pousse à bout en utilisant des méthodes d’interrogatoires peu orthodoxes. 

Un personnage burlesque inoubliable, subtil derrière des apparences grossières, une intrigue bien ficelée et du suspense, un polar idéal pour une lecture d’été !

Hôtel du Grand Cerf de Franz Bartelt, éditions du Seuil, 2017, 20 €.