Je ne lis pas trop de polar (c'est un euphémisme, je n'en lis pas du tout). J'ai voulu corriger cette lacune pour en chroniquer un, tout de même, dans le journal Le Petit Vendômois, et je n'ai pas été déçue!
Voici ma chronique de cet été :
Le 6
juin 1960, à l’Hôtel du Grand Cerf de Reugny, petit village des
Ardennes, l’actrice allemande Rosa Gulingen est retrouvée morte,
noyée dans sa baignoire. La police conclut à une mort accidentelle
et classe l’affaire. Mais quarante ans plus tard, un
producteur grand admirateur de la star oubliée du cinéma,
persuadé qu’elle a été assassinée, envoie le journaliste
Nicolas Tèque sur les lieux pour reprendre l’enquête. Au même
moment, des meurtres sont commis à Reugny. Un douanier décapité
ouvre le bal, suivi par la disparition d’une jeune fille, puis un
autre assassinat… L’inspecteur Vertigo Kulbertus, à quinze jours
de la retraite, est envoyé sur place pour enquêter.
L’entremêlement
du passé et du présent, des enquêtes menées parallèlement par
Vertigo Kulbertus et Nicolas Tèque, des destins et des secrets des
personnages sont habilement orchestrés tout au long de ce polar
haletant.
L’humour noir est délicieux, grâce au personnage
phénoménal de Vertigo, obèse gargantuesque, engloutissant des
tonnes de frites et de cervelas et des litres de bière à longueur
de journée. Cynique, vulgaire, répugnant et charismatique à la
fois, il offense les suspects, les pousse à bout en utilisant des
méthodes d’interrogatoires peu orthodoxes.
Un personnage burlesque
inoubliable, subtil derrière des apparences grossières, une
intrigue bien ficelée et du suspense, un polar idéal pour une
lecture d’été !
Hôtel du Grand
Cerf de Franz Bartelt, éditions du Seuil, 2017, 20 €.