La lecture de ce court roman est une véritable épreuve qui blesse autant qu’elle fait grandir : deux frères, nommés « le Petit » et « le Grand », sont prisonniers au fond d’un puits, au milieu d’une forêt. Ils tentent d’y survivre en se nourrissant d’asticots et de racines, et nous assistons, horrifiés et mal à l’aise, à leur déchéance physique et psychique. Pourquoi sont-ils là ? Pourquoi le Grand interdit-il de toucher au sac donné par leur mère, dans lequel il y a « une miche de pain, des tomates séchées, des figues et un morceau de fromage » ? Ces faits qui semblent incompréhensibles, la présence inquiétante de la forêt et des loups qui rôdent, nous plongent dans un univers mystérieux et sombre, marqué par une symbolique riche, qui rappelle les contes.
Ce texte dur, violent, parle de la mort, de la souffrance et de la folie, mais nous illumine aussi par la force de l’espoir, du rêve, et de l’amour fraternel. Les réflexions et divagations bouleversantes du Petit, les réponses du Grand, imprègnent le texte de pensées philosophiques, qui nous font plonger au plus profond de nous-même : « (… ) je ne pourrais pas supporter de te voir grandir sur une terre en friche comme ce puits : un endroit où l’on meurt sans repos, par la simple inertie des civilisations, un cimetière où l’on fane, comme une fleur impuissante à polliniser les champs. C’est de penser que, toi, tu puisses mourir qui rend mon monde si petit. »
Ce texte dur, violent, parle de la mort, de la souffrance et de la folie, mais nous illumine aussi par la force de l’espoir, du rêve, et de l’amour fraternel. Les réflexions et divagations bouleversantes du Petit, les réponses du Grand, imprègnent le texte de pensées philosophiques, qui nous font plonger au plus profond de nous-même : « (… ) je ne pourrais pas supporter de te voir grandir sur une terre en friche comme ce puits : un endroit où l’on meurt sans repos, par la simple inertie des civilisations, un cimetière où l’on fane, comme une fleur impuissante à polliniser les champs. C’est de penser que, toi, tu puisses mourir qui rend mon monde si petit. »
L'écriture percutante d'Ivan Repila, merveilleusement bien traduite par Margot Nguyen-Béraud, transmet des émotions, des images éblouissantes, comme le Petit qui décide de garder toujours sur lui de quoi écrire pour « comme un somnambule, traduire l’imprononçable.»
Camille